Le tiers payant est un dispositif essentiel dans le système de santé français. Il permet aux patients de ne pas avancer les frais médicaux lors de consultations ou d’actes médicaux. Cependant, il est important pour les assurés de connaître leurs droits et obligations en la matière. Dans cet article, nous vous proposons un éclairage juridique sur les droits des assurés en matière de tiers payant.
Qu’est-ce que le tiers payant et comment fonctionne-t-il ?
Le tiers payant est un mécanisme qui permet à l’assuré de ne pas régler directement les honoraires du professionnel de santé. Les frais sont pris en charge par l’organisme d’assurance maladie, qu’il s’agisse de la Sécurité sociale ou d’une complémentaire santé. L’assuré n’a ainsi pas à faire l’avance des frais médicaux.
Le tiers payant peut être partiel ou intégral. Dans le cas du tiers payant partiel, l’assuré doit régler une partie des frais, correspondant généralement au ticket modérateur. Dans le cas du tiers payant intégral, l’ensemble des frais est pris en charge par l’organisme d’assurance maladie.
Les droits des assurés en matière de tiers payant
Certains assurés bénéficient du tiers payant de manière systématique, selon leur situation. C’est le cas des :
- Personnes bénéficiant de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) ou de l’aide au paiement d’une complémentaire santé (ACS) ;
- Femmes enceintes à partir du 6ème mois de grossesse et jusqu’à 12 jours après l’accouchement ;
- Personnes souffrant d’affections de longue durée (ALD), pour les soins liés à leur pathologie.
Pour les autres assurés, le tiers payant est laissé à la discrétion des professionnels de santé. Toutefois, depuis le 1er janvier 2017, le tiers payant est devenu un droit pour tous les assurés sociaux lorsqu’ils consultent un médecin généraliste ou spécialiste, à condition que ce dernier pratique le tiers payant.
Les obligations des professionnels de santé en matière de tiers payant
Les professionnels de santé ont l’obligation d’appliquer le tiers payant dans certaines situations :
- Pour les patients bénéficiant de la CMU-C ou de l’ACS, sous réserve que leurs droits soient à jour et qu’ils présentent une attestation valide ;
- Pour les actes effectués dans le cadre d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle ;
- Pour les actes pris en charge à 100 % par l’Assurance Maladie, comme les examens de dépistage ou les vaccinations obligatoires.
En dehors de ces situations, les professionnels de santé peuvent choisir d’appliquer le tiers payant à leurs patients. Cependant, ils doivent informer clairement leurs patients des conditions d’accès au tiers payant et des tarifs pratiqués.
Les recours possibles en cas de refus du tiers payant
Si un professionnel de santé refuse d’appliquer le tiers payant alors que l’assuré estime y avoir droit, plusieurs recours sont possibles :
- Faire valoir ses droits directement auprès du professionnel de santé en présentant les justificatifs nécessaires (attestation d’affiliation, carte Vitale à jour, etc.) ;
- Saisir la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) dont dépend l’assuré, qui pourra intervenir auprès du professionnel de santé si nécessaire ;
- Solliciter l’aide d’un avocat spécialisé en droit de la santé pour faire valoir ses droits devant les tribunaux compétents.
Il est essentiel pour les assurés de connaître leurs droits en matière de tiers payant afin de bénéficier pleinement des avantages offerts par ce dispositif. N’hésitez pas à vous renseigner auprès des organismes compétents et à consulter un avocat spécialisé en cas de besoin.
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